jeudi 1 septembre 2011

The Phillips Collection

Kandinsky - Painting With White Border

Il y a quelques temps déjà (mais j'avais un peu la flemme d'écrire ce post, alors qu'en vrai, j'avais très envie de partager ça avec vous), il y a quelques temps, donc, je suis allée visiter la Phillips Collection. Autant vous le dire d'emblée, c'est un très chouette musée, et j'ai vraiment adoré. D'abord, parce que la collection est géniale. C'est un collectionneur privé qui a rassemblé tout ça, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il avait beaucoup de goût !

Mais bon, finalement, à Washington, il y a tellement de musées avec des collections exceptionnelles que si je vous parle de ce musée, c'est qu'il a bien plus que de belles peintures. La muséographie est vraiment bien faite. A l'origine, ce musée était une maison, qui a depuis été agrandie. Les salles sont donc plutôt petites pour un musée, et c'est très agréable. On ne ressent pas cette distance froide qui existe dans les grands musées à hauts plafonds. Au contraire, on a tout le loisir d'entrer en intimité avec les oeuvres... et on les apprécie d'autant plus !

L'autre raison pour laquelle j'ai aimé la muséographie, c'est que, comme les collections sont un peu éclectiques (puisque rassemblées par un particulier qui a suivi ses goûts, et non une quelconque cohérence), les gestionnaires du musées ne s'embarrassent pas d'un certain nombre de conventions pesantes dans les musées. Ici, les tableaux ne sont pas classés par époque. Ni par genre, ni par mouvement artistique. Les oeuvres ne sont tout simplement pas classées. Deux tableaux seront mis dans la même pièce juste parce qu'ils ont un truc en commun, parce qu'ils se répondent ou parce qu'ils se questionnent mutuellement. Au final, ça donne des associations souvent surprenantes, mais toujours heureuses.

Kandinsky - Study for Painting With White Border
En plus des chouettes collections permanentes, il y avait une excellente exposition temporaire : Kandinsky and the Harmony of Silence : Painting With White Border. J'avais déjà vu une exposition sur Kandinsky à Beaubourg. Une expo monumentale et chiante qui visait à retracer et classifier la totalité de l'oeuvre de Kandinsky. (Là, c'est sa période russe, là, sa période Bauhaus, là sa période parisienne...) J'aime bien Kandinsky anyway, mais l'expo de la Phillips Collection était bien plus intéressante. D'abord, c'est une toute petite expo. Trois salles et une dizaine de tableaux. La totalité de l'expo était centrée sur un tableau : Painting With White Border.

Et l'idée était de comprendre la construction de ce tableau, via plusieurs études préliminaires, et surtout, via un enregistrement de Kandinsky lui-même qui parlait de la façon dont il l'avait peint, puis, en guise d'ouverture, de montrer comment Kandinsky avait réutilisé le thème de la bordure ou de l'encadrement dans la suite de son oeuvre. Le pitch était donc très simple, finalement, mais vraiment bien traité.

La meilleure façon de découvrir une peinture, ça reste, pour moi, quand le peintre vous en parle pendant un quart d'heure, avant de vous dire "ah mais attends, bouge pas, je vais te montrer !", vous force à fermer les yeux pendant qu'il extirpe le tableau caché sous trois autres, et guette ensuite vos réactions sur votre visage. (Merci Hervé de m'avoir donné cette chance inouïe !) Finalement, cette exposition recréait un peu ces conditions, autant qu'il peut être possible quand il s'agit d'un peintre disparu. Et rien que pour ça, elle mérite le déplacement !

Kandinsky - Sketch I for Painting With White Border

Rothko - Blue

Il faut aussi que je vous raconte comment j'ai "rencontré" Rothko. Je ne connaissais pas du tout, mais dans le musée de la Phillips Collection, il y a une salle qui lui est consacrée. Comme c'est Rothko lui-même qui a conçu cette salle, ses proportions, la façon dont les tableaux y sont accrochés, jusqu'au banc au milieu de la pièce, il y règne une impression étrange de cohérence magnifique. Lorsqu'on y entre, on se sent comme imprégnée ou investie de la peinture. Bref, ça a été un coup de foudre.

Pourtant, a priori, si vous m'aviez dit que j'allais aimer un peintre qui fait de grands aplats de couleurs et qui nomme ses peintures orange sur fond rouge ou quelque chose d'approchant, je vous aurais ri au nez. Ce n'est pas vraiment mon truc, d'habitude, j'ai beaucoup de mal avec la peinture minimaliste, par exemple. Mais là, je dois avouer que j'ai été bluffée. Au premier regard, on croit que c'est simple, mais on se trompe : les couleurs sont vraiment travaillées, profondes... ça a du sens, vraiment.

Et dans les jours qui ont suivi cette découverte, je me suis rendue compte que ma copine Lucie avait mis des reproductions de Rothko partout. Littéralement : trois dans notre couloir au bureau, deux dans son salon, un dans sa chambre. J'aime de plus en plus !

Rothko

Rothko - Orange, Red, Orange

Rothko - Sans titre

2 commentaires:

  1. Héhéhéhéééééé ! Même que c'est moi que jl'ai vu la première !

    merci, ça a l'air vraiment cool (pourtant tu sais que j'ai déjà prévu de venir, c'est plus la peine d'essayer de me convaincre :) )

    bisous

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  2. chalut! savate? comme tu peux le voir c'est la grande forme!! Il devient bien touffu ton blog, je sais pas où tu en es au niveau fréquentation mais tu dois bien égaler maintenant celui intitulé " deux ou trois choses vues d’Amérique"!! ;-) hi hi! bisous la miss (faut que j’arrête avec les expressions de beauf!)

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